Huguette Samu : " L’officialisation des guides sectoriels représente[...] une boussole claire pour les entreprises, une sécurisation juridique du périmètre de la sous-traitance... "
- La Rédaction
- 5 mai
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Dernière mise à jour : 25 août
Le vendredi 8 novembre, à Kinshasa, s’est déroulée, au siège social de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), la cérémonie de signature du procès-verbal de validation du guide sectoriel de la sous-traitance entre celui-ci et l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé (ARSP).
Qu'est-ce que la mise en oeuvre de ces guides sectoriels devrait représenter pour les promoteurs congolais ? Huguette Samu, Présidente de la Commission Nationale Sous-traitance de la FEC, éclaire notre lanterne.


L’Entrevue Madame la Présidente de la Commission Nationale de la Sous-traitance de la Fédération des Entreprises du Congo, qu’est-ce qu’un sous-traitant en RDC ?
Huguette Samu Un sous-traitant en RDC est une entreprise à capitaux majoritairement congolais qui réalise, pour le compte d’une autre entreprise, des prestations de services, de fournitures ou des travaux. Il intervient dans le cadre d’une délégation partielle de certaines activités qui ne relèvent pas du cœur de métier de l’entreprise principale, en conformité avec la loi sur la sous-traitance dans le secteur privé.
L’Entrevue Pour les acteurs économiques, de la plus petite PME au plus grand fournisseur à capitaux majoritairement congolais, que doit, ou devrait, représenter l’entérinement officiel des guides sectoriels réalisés par la Fédération des Entreprises du Congo et de l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé, respectivement FEC et ARSP en sigle ?
Huguette Samu L’officialisation des guides sectoriels représente une avancée historique. C’est une boussole claire pour les entreprises, une sécurisation juridique du périmètre de la sous-traitance et un outil d’harmonisation des pratiques. Cela renforce la transparence, protège les acteurs congolais et leur offre des opportunités économiques jusque-là insuffisamment exploitées.
L’Entrevue 13 secteurs concernés. Pensez-vous que le cadre répond à toute éventualité et que rien a été laissé de côté ?
Huguette Samu Le cadre établi est solide et couvre l’essentiel. Cependant, dans une économie dynamique et en évolution rapide, il est important de garder une approche flexible : les guides devront être mis à jour régulièrement pour intégrer les nouvelles réalités sectorielles et s’ajuster aux défis émergents.
L’Entrevue Ces guides sont-ils une réponse définitive à la question de la révision de la loi sur la sous-traitance ?
Huguette Samu Non, ces guides constituent une avancée importante, mais ils ne remplacent pas la nécessité de revisiter la loi sur la sous-traitance. Ils apportent une clarification opérationnelle pour faciliter l’application actuelle de la loi, en attendant une réforme en profondeur.
Cette révision devra intégrer une vision plus large, notamment celle du local content, qui vise à promouvoir de manière durable la participation active des Congolais à l’économie nationale. Il est essentiel que la loi soit adaptée pour renforcer l’ancrage local dans les chaînes de valeur, au-delà de la simple sous-traitance.
Saisir ces opportunités nécessite cependant un renforcement des capacités locales et une volonté politique affirmée.
L’Entrevue Pensez-vous que l’ARSP devrait avoir plus de pouvoir, ou de marge de manœuvre, pour affiner son arbitrage impartial du marché de la sous-traitance et pour la promotion des entreprises à capitaux majoritairement congolais ?
Huguette Samu L’ARSP joue un rôle essentiel dans la régulation du marché de la sous-traitance. Il est important qu’elle dispose des outils nécessaires pour assurer son rôle d’arbitre impartial. Toutefois, toute extension de ses pouvoirs doit s’accompagner de mécanismes de contrôle et de redevabilité renforcés, afin de préserver l’équilibre entre régulation efficace et respect des principes de transparence, de compétitivité et d’équité. La confiance des acteurs économiques en dépend.

L’Entrevue Le partenariat public-privé peut également être considéré comme une mine d’or pour les sous-traitants congolais.
Huguette Samu Absolument. Le partenariat public-privé est une opportunité majeure. Il ouvre des marchés vastes et structurants pour les sous-traitants congolais, notamment dans les infrastructures, l’énergie, l’agriculture et les services. Saisir ces opportunités nécessite cependant un renforcement des capacités locales et une volonté politique affirmée.
L’Entrevue Que vous inspire la phrase « sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny » ?
Huguette Samu Cette phrase rappelle que le développement économique repose sur des infrastructures solides. Sans un réseau de transport fiable et performant, les richesses du Congo restent inaccessibles ou sous-exploitées. Investir dans les infrastructures de base, comme le chemin de fer, c’est investir dans la prospérité nationale.




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