Quid sur la prolifération des incubateurs en RDC ?
- Cliver Bosoki
- 2 avr.
- 3 min de lecture
Avec un taux de chômage qui n’est plus à prouver pour certains, il semblerait bien que la majorité des congolais ont développé aux fils du temps une attitude d’auto-prise en charge qui ne se fait plus dire. Ce que l’on sait, c’est que d’après les données émises par l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) en 2022, environ 95% des entreprises au pays évoluent dans l’informel ; une situation qui en outre, explique la complexité dans laquelle est plongé le climat des affaires dans le pays en panorama.

Cependant, malgré que son apogée représente un danger pour l’économie à long terme, il serait toutefois maladroit de zapper la position de force que joue indubitablement le secteur informel dans la tenue d’une économie de survie dans le quotidien de quelques millions des congolais car en effet, celui-ci demeure essentiel pour la création d’emplois en RDC en représentant une part significative dans ce marché dont la demande explose tant dans tous les milieux urbains du pays. Ce qui, toutefois, n’empêche en aucun cas certaines irrégularités en termes de garantie salariale et de sécurité sociale par rapport aux droits des travailleurs puisque ces sociétés n’étant pas en situation régulières vis-à-vis de l’Etat, elles n’offrent donc aucune mesure de taille à leurs employés pour se faire valoir en cas de litige.
Mauvaise foi ? Cadre d’optimisation pas encore bien requis ? Nous ne saurions y répondre brièvement mais ce l’on peut cocher, c’est que l’on note depuis un certain temps des multiples actions de la part de l’Etat congolais pour baliser la voie et rendre l’environnement bonnement propice, avec notamment la réforme des enregistrements des entreprises qui inclut la numérisation des services pour réduire les coûts et le délai de création d’entreprises en simplifiant les démarches administratives lors de l’enregistrement. Ce qui par la suite a conduit au lancement des différents produits informatiques parmi lesquelles on cite « E-Kazi » ; cet assistant virtuel étatique de création des entreprises rendu disponible le 04 février 2025 par le Ministère en charges de l’industrie et du développement des PME. Et à l’en croire, des telles initiatives étatiques, on en compte plusieurs à ce jour.
Néanmoins, dans un cadre capitaliste, il se lève depuis un certain temps des différentes initiatives privées désireuses de palier à leur manière au problème de la régularisation et structuration des entreprises au pays, ou sinon, accompagner aussi les initiatives de l’Etat. On les nomme : Des incubateurs. Ces structures d’accompagnements qui accordent un soutien plus rapproché là où l’Etat ne peut pas ou manque. Ces derniers rassemblent des personnes porteuses des projets ou carrément des entreprises dont la plupart sont des startups en vue de les offrir des assistances matérielles (logistique) et immatérielles. Pour certains, ils soutiennent en accordant des financements et opportunités de réseautage et pour d’autres, un espace de travail et bien d’autres. Bref, celui-ci joue un rôle crucial pour contribuer à construire des infrastructures propices à l’entrepreneuriat dans le pays.
Toutefois comme partout ailleurs, ce système ingénieux qui a longtemps fait ses preuves rencontrent aussi des difficultés à éclore en RDC mais dans bien d’autres réalités. On note principalement des défis liés à l’appui de l’Etat et à l’accès aux financements spécialisés pour leur accompagnement ; le manque de ressources humaines qualifiées pour mieux encadrer les projets souscrivant, ce qui restreint ainsi leur champ d’intervention pour diverses cas ; l’accès limités à certaines technologies telles que l’internet haut débit dans certaines zones du territoire ; le problème de sécurité dans certaines régions du pays qui, visiblement, décourage certains investisseurs à soutenir les entrepreneurs locaux ; l’environnement économique instable qui, pour la plupart des cas, entache la gestion des entreprises et rend houleux les prévisions financières de certains incubateurs ; etc.
Et face à ces défis, l’Etat est appelé à entamer, voire, accentuer une démarche collaborative pour offrir un cadre plus rassurant et sécurisé à ces initiatives de taille, prometteuse d’une économie solide ainsi qu’une main-d’œuvre et capital humain qualifiés au pays.




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